dimanche 22 novembre 2009

Rumeurs...

Évidemment, les murs ont des "Zoreilles" largement plus efficaces que les miennes, et inévitablement, cela finit par me "revenir".
Il y a 2 ans, j'étais devenue la "vilaine maîtresse qui fait pleurer la directrice" -non, je ne mettrai pas de D majuscule! Et je sais, qu'aujourd'hui encore, la quasi totalité des personnels de l'école ignore toujours ce qui s'est réellement joué lors de cet incident si bien mis en scène.
Cette année, et pour l'instant, je suis "celle qui parle mal à son mi-temps", et celle qui vient à l'école pendant que cette dernière est en poste.

Et en route pour la désinformation!
Comment dire les choses vraies si, d'emblée, elles sont mal perçues, simplement parce qu'il ne s'agit pas de se complimenter en permanence, mais tout simplement de travailler ensemble et de progresser ?
Qu'ai-je évoqué d'autre que la contrariété d'échanges par mail qui ne se font pas et de petits mots qui restent sans réponse?
Comment renouer le contact avec quelqu'un qui le refuse avec constance et obstination et dont je n'ai même pas le n° de téléphone, alors que j'ai fourni toutes les coordonnées possibles pour me joindre ?
Je ne cacherai pas que je redoute le téléphone : j'attends un nouvel appareil adapté à mon implant qui devrait me donner enfin, un véritable confort d'écoute.
Il ne me reste donc plus que le contact physique... Que ne m'a-t-on pas vue hanter à de nombreuses reprises les couloirs de l'Inspection Académique, de la MGEN et de la MDPH, simplement parce que je ne peux communiquer précisément par téléphone... J'en perds du temps, ma voiture en dégage des substances polluantes, toute contrainte que je suis de rencontrer mes interlocuteurs en chair et en os..
Et quand établir ce contact sinon au moment où ma collègue est présente dans les lieux ?
Nul doute que je vais me retrouver avec une longue liste de qualificatifs tous plus sympathiques les uns que les autres.
Et je peux déjà ajouter :
-celle qui casse les pieds à tout le monde parce qu'elle ne veut pas faire plus de temps de service que les autres;
-celle qui réclame, quoiqu'on lui serve pour l'en dissuader, une réunion avec les parents d'élèves de sa classe;
-celle qui ne veut pas comprendre qu'elle est une privilégiée alors qu'elle ne travaille qu'à mi-temps, quand d'autres sont à temps plein et en remplacement de surcroit;
-celle qui refuse d'accueillir un lapin dans sa classe alors que sa remplaçante en avait finalement été convaincue;
-celle qui refuse de participer au spectacle de fin d'année qui a lieu un mardi (il faut être cohérent : je suis personna non grata les lundi et mardi, "n'est-il pas"?) alors qu'on s'est comporté comme si cela allait de soi en  lançant des œillades impersonnelles à " l'artiste de l'école qui saura bien nous faire ceci ou cela", etc. sans la consulter précisément...

La liste est ouverte, parce que j'ai d'autres doléances en attente qui risquent d'être très mal vécues, comme le déplacement des bacs de plantations installés par la mairie devant ma classe l'année dernière, alors que j'avais demandé l'aménagement du bac à sable désaffecté, et qui vont gêner le renouvellement de la grande aventure du Petit Jardin.
Ce serait tout de même ridicule que devant ma classe, lesdits bacs, récupérés par les autres classes pour des activités ponctuelles, me contraignent à installer mon projet pédagogique annuel devant une autre classe inoccupée.
En attendant, je me cloue le bec et je me ronge les ailes pédagogiques quand j'ai envie de dire que la cour de récréation ne s'écrit pas "cours" en grandes lettres sur un panneau, qu'un affichage de photos doit se faire à hauteur d'enfant, qu'il ne s'agit pas d'une vitrine destinée aux parents, mais d'un merveilleux outil pour les élèves qui peuvent ainsi s'exercer encore et encore à communiquer entre eux, ou avec les adultes, en peaufinant leur langage et en confrontant leurs acquisitions. Et qu'on ne me serve pas l'argument "'imparable" des dégradations supposées du centre aéré : pendant des années, j'ai affiché des photos de cette manière, et il n'y a jamais eu de problème, au contraire : les élèves de passage aussi, s'intéressent aux photos et en discutent. En attendant, les petits tendent le cou en essayant de voir ce qui se passe sur ces photos qui parlent d'eux et qu'ils ne peuvent même pas atteindre en levant la main et en montant sur la pointe de leurs pieds. Franchement, je préfère que les parents ploient le dos ou plient les genoux dans une attitude de connivence affectueuse. Jamais aucun parent n'a protesté contre ce mode d'affichage dont ils avaient parfaitement compris la nécessité, ainsi que je leur avais expliqué en réunion de début d'année, cette fameuse réunion que l'on me refuse encore et toujours.

il va bien falloir réagir!

Pas question que je retombe, comme il y a 2 ans, dans les affres du harcèlement et de la culpabilité!
J'ai souffert 2 mois avant de me résoudre à demander de l'aide, en catastrophe, prête à "péter les plombs, comme on dit, auprès d'un médecin de prévention qui a eu le diagnostic immédiat : jalousie, envie et surtout pas handicap.
Difficile de ne pas tout mélanger. Le handicap génère si facilement l'angoisse de ne pas être à la hauteur, la peur d'être prise en défaut, et finalement la culpabilité, qu'on est une proie facile pour les manipulateurs de tout poil.
Dès mon retour en poste, il y a eu des problèmes, mais encouragée par le médecin de prévention, j'ai fait face.
Seulement, même si je suis seule dans ma classe, je fais tout de même partie d'une équipe, et plus encore, je partage la semaine de travail avec la collègue remplaçante qui s'est installée dans mes "pantoufles" depuis plus d'un an, et finalement accepte très mal mon retour, ce que je conçois parfaitement, sans me sentir aucunement coupable de son retour à l'inconfort des remplacements.
Dès mon premier jour à l'école, j'ai évoqué l'inégalité flagrante des services : services de récréation et astreinte de dortoir tous les jours, alors que les services de ma collègue se divisaient par 2, et je ne parle pas du déséquilibre par rapport aux services de chacune des collègues de l'école.
Une fois de plus, j'ai eu droit aux : il faut que tu comprennes... Mais moi, je ne veux pas comprendre, justement, parce qu'il n'y a rien à comprendre. Un mi-temps est un mi-temps, et il n'y a aucune raison que je récolte des pénalités arbitraires, simplement parce que le Bon Plaisir de la collègue directrice l'a décrété. J'ai fini par dire que j'allais en référer à un supérieur hiérarchique. Merveille, la semaine suivante, le problème était arrangé, selon le vieil adage, quand on veut, on peut!
J'ai déjà évoqué toutes les petites misères supportées depuis mon retour, mais il faut que je rajoute un épisode.
Il y a 2 semaines, la collègue directrice me proposait une sortie le matin du jeudi 19 novembre, avec comme suggestion, comme je n'avais pas caché mon désir de relancer le projet du Petit Jardin, d'aller faire un tour chez TRUFFAUT, pour voir les plantes et éventuellement en acheter.
Ah non, pas question que j'emmène 24 petits de 3 ans dans un supermarché, fût-il de plantes. Quel intérêt?
Et pour voir quelles plantes intéressantes en cette période de l'année, moi qui "potagère". Tous les jardiniers le savent : c'est un temps de repos pour le jardin. Et puis, nos plants, nous les ferons pousser à partir de graines...donc pas besoin de faire une sortie contraignante assortie de faut pas toucher, on regarde avec les yeux, on ne se bouscule pas, etc... J'ai suggéré la Ferme des Meuniers, ON m'a dit qu'ON allait s'en occuper. J'ai trouvé la méthode curieuse : les autres années, chaque sortie était préparée par l'enseignante soi-même : je n'avais pas encore envie de paraître rétive, donc, j'ai pris ça pour une facilité, et c'est tout.
Les 2 semaines se sont écoulées sans qu'on évoque cette fameuse sortie.
Le jeudi 19, je demandai donc quelle était la destination finale.
Quelle destination? Quelle sortie? Quel Car?
Il n'y a pas de sortie prévue ce matin : il n'y a pas de car! 
Moi : mais, je me souviens bien que le 19, je devais faire une sortie, j'avais même refusé la proposition de la jardinerie...
Je m'attendais même à ce qu'on me dise que j'avais mal entendu, ou mal compris, moi qui ne veut jamais rien comprendre et qui bien sûr, n'entend rien.
Et bien non, en face on a assumé jusqu'au bout mais sans excuses ni explications :
Ah oui, c'est vrai...mais ça a été supprimé : il y a bien une sortie, mais c'est cet après-midi, avec les moyens...
Avant d'avoir à faire face à une nouvelle volée de "il faut que tu comprennes", j'ai tourné les talons, calmement, du moins je le crois, mais évidemment furieuse et normalement excédée de ces mesquineries contrariantes et faciles.
Bien sûr, nous avions de quoi nous occuper sainement ce matin là, comme les autres d'ailleurs : il restait des pots à pailleter, et il fallait commencer le rempotage, les boutons ayant fini par exploser en bouquets de fleurs blanches très (trop même) odorantes pour le plus grand bonheur des élèves émerveillés.
J'étais très contrariée, mais il a suffit de démarrer un cycle de "pompiers-petits minous-crocodiles" pour que tout s'envole. Porte de la classe fermée, j'échappe aux tentatives d'emprise, je suis chez moi, et quand je vois à quel point les élèves respirent le bonheur dans le plaisir de partager la magie de ces comptines, je me dis qu'au moins, il y a des petites graines d'amour et de plaisir d'apprendre et de partager semées ici et qu'il en restera toujours quelque chose.

On parle beaucoup de souffrance au travail, de pressions, de suicides. Des entreprises sont montrées du doigts. La crise y est sans doute pour beaucoup : l'argent et le profit font force de loi, l'humain n'a qu'à suivre et s'adapter. sinon...

Il y a 2 ans, j'étais à deux doigts de lâcher prise, très consciente que mon ultime démarche auprès des bureaux de rectorat pouvait seule impulser une saine direction au problème.
Quand on en vient à douter de soi, de sa capacité d'analyse, quand on est renvoyé inexorablement aux questionnements identitaires, quand tout exclut alors que la raison lutte et se débat sans efficacité, on peut effectivement rendre les armes, se saborder, couler.
Faute d'avoir trouvé la bonne sortie, la main secourable.
Ensuite, facile, il suffit de trouver des justifications dans la vie personnelle, et la mienne en est riche en cette période de divorce difficile.
Sauf que ce sont justement ces difficultés, et l'expérience retirée des harcèlements dont j'ai été victime il y a 2 ans dans cette même école, qui m'ont permis de repérer les manipulations et qui, aujourd'hui, me permettent de gommer les tentatives de culpabilisation et de décider de ne pas attendre plus loin pour alerter les personnes habilitées à faire bouger les choses.

Mon handicap n'est qu'un moyen d'assurer l'emprise et le harcèlement.
C'est moi en tant que personne qui suis attaquée : les écrits de Marie-France Hirigoyen et ceux d'Isabelle Nazaré-aga pour ne citer que les deux plus éminents spécialistes de la manipulation, ont affûté ma vigilance et armé mes défenses. Mais je ne tiendrai pas seule pendant un an... Je connais mes limites et je sais que je ne peux batailler sur tous les fronts, professionnel et personnel, même si je trouve, autour de moi, des soutiens empathiques et chaleureux.